jeudi, juin 07, 2007

Google, artisan du bien… penser ?

Un billet de 01net.com mêle nos bonnes vieilles actualités électorales et le génial Google Earth dans une brève du 24 avril 2007. Après le chargement de la dernière version du logiciel, une représentation « politique » de la France apparaît graphiquement, avec des cylindres bleus ou rouges selon le vote majoritaire de la ville ou du département considéré. Le journaliste Philippe Crouzillacq remarque ainsi que Google « poursuit sa politique d’illustration de l’actualité », et rappelle l’initiative du géant du Net qui expose, en association avec le United States Holocaust Memorial Museum, les ruines de 100 000 bâtiments au Darfour après les exactions des milices arabes à la solde de Karthoum. Sujet également abordé par Astrid Girardeau sur Ecrans, un site du quotidien Libération.

Cet article, d’une vingtaine de lignes seulement, touche du doigt une évolution particulièrement importante dans la présentation et d’illustration d’événements politiques ou historiques.

L’actualité fut longtemps le fait de la presse écrite ou audiovisuelle. La première est considérée comme un média d’opinion, fréquemment partial mais bien documenté, la seconde, elle, est perçue comme plus neutre, mais moins approfondie. Le Web, en tant que média, c'est-à-dire support d’une information, peut à ce titre reprendre tout ou partie des caractéristiques de ses prédécesseurs (texte, audio, photo, vidéo…). Mais il peut également se comporter comme un médiateur, c'est-à-dire l’interprète des faits et le « poseur de sens » des événements de notre monde. Alors il prend position et s'inscrit comme un acteur, non plus comme un simple spectateur du monde.

Cette ambition, Google l'affirme depuis le début avec un slogan, "Don't be Evil". Comme le dit Elliot Schrage, Vice-Président de Google, « à Google, on croit que la technologie peut être un catalyseur pour l’éducation et l’action ».

C'est bien de faire le bien. Cette dénonciation des massacres perpétrés au Soudan est plutôt consensuelle, et elle ne froissera personne. Il est probablement utile, voire indispensable, qu'un géant mondial s'en préoccupe et nous invite à nous forger une opinion. Dans une catégorie parallèle, l'acteur américain George Clooney a lui aussi mis toute sa notoriété dans cette même bataille. Avec l'aide de son père, ancien journaliste, il a passé du temps sur place, filmé, interrogé, puis montré à toute l'Amérique ce qui se passait au Darfour, pour sensibiliser l'opinion publique.

Pour autant, toute la misère du monde n'est malheureusement pas concentrée au Darfour... et il ne faudrait pas que d'autres faits humains ou planétaires restent dans l'ombre parce qu'ils ne sont pas traités par Google. A moins que ce dernier ne mette en place pour ces causes un système d'enchères dont il s'est fait une spécialité...

Aucun commentaire: